Dédiée à Saint-Sulpice, évêque de Bourges, patron des petites églises de campagne,  elle fut construite à la fin du XIIIè siècle, entre 1269 et 1282.

C’est une grande chapelle à voûte ogivale, comportant dans son dallage 3 pierres tumulaires (tombales), dont 2 sont classées Monuments Historiques depuis février 1915. Elles sont indiquées à gauche et à droite de l’entrée par des plaques commémoratives. Ce sont des tombes seigneuriales restaurées.

A la Révolution, après un inventaire de toute l’église (ornementation, meubles.. ) et un état des finances de la Fabrique, tout sera dilapidé au profit de la commune et l’église se transformera en  » Temple de la raison « . On projetait même, si le temps le permettait, d’abattre la croix du clocher le 25 décembre 1793.

La cloche date de 1781 et faillit, comme beaucoup d’autres, être fondue en 1867.

Enfin, pour libérer la place du village, l’ancien cimetière situé autour de l’église, fut transporté en dehors du village en 1876 : La première inhumation eut lieu en 1886. A droite de l’entrée, une stèle commémore les anciens Varennois inhumés dans le premier cimetière depuis le XVIè s. Au fond, se trouve le mausolée de la famille Bosquillon de Jarcy, propriétaire du Domaine de Jarcy.

 

L’église abrite aussi une superbe Vierge en marbre blanc datée de la fin du 17ème s. et connue sous le nom de  » Mater Dolorosa « . Elle provient de l’Abbaye de Jarcy et est classée monument historique depuis 1911.

« Avec une grande économie de moyens, le sculpteur a su créer une tension contradictoire. Au visage baissée de la Vierge qui semble accepter les destins tragiques de son fils s’oppose la position de ses mains qui par un croisement des doigts inhabituel exprime toute la douleur voire la révolte de celle-ci. » dit M. Pitiot, conservateur des Monuments historiques.

On y admire aussi un Saint-Roch en bois sculpté (à l’origine polychrome) datant du 16ème siècle, et un Saint-Joseph du 19ème siècle.

De nombreux bouleversements eurent lieu au fil du temps comme en témoigne l’histoire des vitraux.

(voir l’article du Républicain du 25 janvier 2007 sur « l’Affaire des Vitraux » en cliquant ici)

Les vitraux du XIIIè siècle furent déposés de l’ancienne église de Gercy, transformée par Jeanne de Toulouse en abbatiale lors des travaux effectués vers 1652 et furent réutilisés dans l’église de Varennes-Jarcy. En 1882, d’importantes réparations sont nécessaires et les vitraux sont mis en vente. M. Bosquillon, châtelain de Jarcy, s’en porte acquéreur pour 450 F, mais finalement c’est l’Etat qui, 3 ans plus tard, les achètera pour la somme de 600 F pour le compte du musée des Arts Décoratifs installé au Palais de l’Industrie à Paris. Ils représentent :

  • l’arbre de Jessé, datant de 1215-1220
  • le miracle de Saint-Martin, datant de 1230-1240.

Ces deux œuvres formeront le premier fonds d’un musée du vitrail, avant de se trouver entreposés au musée de Cluny ( www.musee-moyenage.fr )

En 1990, la restauration de l’église est décidée. L’association « Les amis de l’église » et les élus locaux sollicitent l’aide des Monuments Historiques pour lancer une procédure de commande publique. Afin de respecter l’histoire de l’église et d’en rappeler les anciens vitraux, la thématique de l’arbre de Jessé est donnée aux artistes. Carole BENZAKEN remporte le concours avec un regard totalement nouveau sur l’iconographie traditionnelle de l’Arbre de Jessé, arbre de la généalogie du Christ. La réalisation des vitraux est confiée aux Ateliers Duchemin.

L’arbre des prophètes et des rois devient un tulipier dont les branches se poursuivent de fenêtre en fenêtre selon une progression symbolique dans la gamme des couleurs et un savant découpage de plans végétaux. La fleur de la tulipe, sectionnée, suggère un calice ouvert et rempli, la longue tige verticale segmentée est l’axe qui progresse, irrégulièrement mais irréversiblement, vers le haut.

Chaque baie, originale par ses formes et ses couleurs, en triptyque dans le chœur, constitue avec les autres un tout homogène.

« Les trois baies du chœur sont pensées comme un tryptique : le panneau central faisant plus de 6 mètres, il ne retient de la tulipe que sa tige morcelée par fragments et quelques rares calices rouges et mauves. La tulipe correspond à l’arbre de Jessé » (Carole Benzaken, entretien de novembre 2000).

Le vitrail de gauche, plus petit, représente la Passion avec ses tulipes noires, à droite, la Résurrection avec ses tulipes rouge-sang.

Le maillage des plombs est réduit à l’extrême et les barlotières sont ordonnées de façon à conférer une sorte de rythme à tout l’ensemble, ensemble porteur d’une radieuse harmonie.

Pour découvrir les vitraux :

  • Visite de l’église aux heures d’ouverture de la mairie : se présenter en mairie muni d’une pièce d’identité
  • Chronique d’une commande publique en Ile de France, décembre 2002 – disponible gratuitement en Mairie
  • Ouvrage « Lumières contemporaines » du Centre International du Vitrail disponible à la médiathèque municipale

Lien utile : www.centre-vitrail.org

Lors des derniers travaux de restauration, des fresques médiévales dont la fresque principale représente Saint Georges terrassant le dragon, des crédences et piscines (petits bassins destinés à recueillir l’eau bénite) ont été découvertes. Autel, ambon et croix, tous en ardoise massif sculptés par Nicolas Alquin inspiré par Mgr. Dubost complètent le mobilier sacré de l’Eglise Saint Sulpice.