Ce moulin fut acquis par les religieuses en 1279 et faisait partie du domaine de l’abbaye.
C’est un moulin à eau destiné à convertir les blés en farine de boulanger et les grains moins nobles en farine pour bestiaux.
Le meunier devait aller chercher les grains dans la ferme de l’abbaye et les moudre dans les deux jours. Il devait fournir deux pains de 5 livres à bénir le jour de Pâques en l’église de l’abbaye.
Le moulin était constitué :

  • d’un corps de logis où se trouvaient les moulants, tournants et les travaillants ainsi que les ustensiles du moulin
  • de deux chambres hautes
  • un grenier
  • une écurie, une porcherie et un poulailler.

De très grosses inondations en 1625 et 1665, entraînèrent la destruction d’une étable, du pont de bois et d’une partie du mur de l’abbaye.
Les derniers baux datent de 1751 et 1759, entre Julie LENORMAN , abbesse de Jarcy et Jacques MEUNIER, avec un loyer de 600 livres payable tous les trimestres pendant 9 ans.

En 1791, le moulin fut cédé à Louis Antoine le PREVOST pour 16000 livres et revendu en 1797 à la famille Bosquillon, propriétaire jusqu’en 1923. En 1850, une partie du pont sera reconstruite en pierre.
Louis Fernand Abel , un des descendants, maire de la commune de 1888 à 1903, donne jouissance du moulin à sa servante, Madame Thuillier qui se faisait appeler  » Ma Tante  » et le transformera en auberge qu’elle tenait avec sa soeur.

« Elle était grande, forte, un brin moustachue, avec des cheveux gris. D’un abord assez sévère, qui savait rire tout de même et forte en gueule », selon les descriptions. Les sœurs Lambert sont : « Toujours habillées d’une jupe vert bronze ou gris très foncé, un corsage très ajusté sur des poitrines opulentes, mantille noire, grand tablier bleu à très petits carreaux, froncé à la taille. « Ma Tante  » portait une sacoche de cuir noir en bandoulière.
Une anecdote rapporte les faits suivants :

« L’automne dernier, deux individus sont entrés dans le moulin désert. L’un d’eux voulut s’emparer de la fameuse sacoche. Mal lui en pris, il ne savait pas qu’il avait affaire à forte femme !  » Ma Tante  » l’attrapa par le fond du pantalon et lui fit faire un plongeon dans l’Yerres.

Après ce bain forcé et rafraîchissant, les deux gaillards se sauvèrent à toutes jambes. Depuis, avis aux amateurs !,  » Ma tante  » a fait l’emplette d’un revolver et s’est adjoint de 2 molosses comme gardiens. »
La salle décorée de cuivres, de pots d’étain et de bassinoires avec feu dans l’âtre et broches dans la cheminée, accueillait de nombreux badauds le week-end, arrivant à pied ou à cheval plus qu’en voiture. L’unique train arrivait à Combs-La–Ville, puis on comptait 40 minutes à pied jusqu’au moulin.

Une des portes au fond, donnait sur un terre-plein au bord de l’Yerres plein de charme, ce qui explique l’engouement des artistes venant de Paris en semaine pour goûter et croquer ce coin verdoyant et bucolique.
En 1910 et 1952, de très grosses crues de l’Yerres, désormais surnommée  » la Capricieuse « , entraînent de nouveau des dégâts considérables.

Du passé, subsistent quatre pierres tumulaires : dont 2 à l’extérieur :

A droite : une double pierre, celle de Perceval de Pommeuse et Marguerite de Blainville,
A gauche : Celle de Françoise de Perefix de Beaumont qui est brisée. II n’en reste que la partie supérieure
Deux autres pierres sont à l’intérieur, entre l’entrée et la salle, que l’on foule donc et qui sont très usées.

Actuellement : Location de salles pour banquets, séminaires, tournage de films (80 personnes)
Demeure de caractère
Tel. : 01 69 00 89 20
lemoulindejarcy.fr